dimanche 25 septembre 2011

I'm not done



J’ai fait un long voyage, si long que je ne m’en rappelle qu’avec difficulté. J’ai senti le temps ralentir autour de moi, le corps se dissocier de mon esprit. J’étais en moi.

Le feu des paroles souffle et me ramène vers la côte. J’aurai voulu que ça dure, que ça s’étende. Le pouls s’atténue, les yeux mi clos j’observe les montagnes de fumées, pensées maléfiques s’agiter au loin. Elles se rapprochent, sinueuses, tourmentées. Je suis dans l’œil du cyclone de pensées. Enchevêtrement de toiles, l’araignée est cachée au fond. Il faut tenir, rester concentrée. Je suis là et je suis ici aussi, je suis partout à la fois, mon esprit se dédouble, tout est ralenti, il faut tenir, ne pas se laisser envahir par les démons, ils n’existent pas, ils n’existent plus. La peur fait irruption, j’ai peur, la mort vient me caresser la nuque, elle est tout prêt, je me sens partir, et si c’était la fin, je sens le froid en moi, ça me brule, je ne veux pas finir comme ça, j’ai si peur. Il ne m’arrivera rien, il ne m’arrivera rien, il ne m’arrivera rien, le courant glacé s’attenue.

La menace semble évanouie.

Elle disparaît.





jeudi 22 septembre 2011

Such a hurricane, such a hurricane trapped in my soul and I can’t explain.


Obsessions, images répétitives, flashs de lumières, retours en arrière, revivre les mêmes scènes encore et encore, chaque scène, douleur parfois, un mouvement dans la poitrine, comme si le cœur s’enfonçait en lui même, succion désagréable, rejet, remâcher, révulsion, paupières étroites, étranglement.

La douleur.

J’ai le sentiment d’être coincée, coincée dans un état déplorable. Etre isolée, isolée dans les mots, dans les sensations, tout s’échappe, se dérobe. Impossibilité d’exprimer quoi que ce soit, puisque plus de ressenti. Je ne ressens rien de fort, rien d’exaltant depuis deux ans. La meilleure chose dans la mort c’est qu’un instant, on se sent enfin vivre. On sent enfin ses organes, à l’intérieur du corps. Le bruit du sang dans les veines, les frémissements de la chair, le cœur qui pompe, les gargouillis de la bile, tout devient incroyablement présent, tangible. C’est la seule chose qui me soit arrivée depuis deux ans.

Je me suis mise à courir, comme ça, sans raison. Il faisait beau, quelques nuages, mois de septembre. Je marchais dans la rue et puis d’un coup j’ai couru, très vite. Je ne sentais ni mes jambes ni la pesanteur. Juste les frottements de mon jean entre les cuisses, de mes vêtements en bougeant les bras, du sac contre mes hanches. Rien qu’une sorte de frémissement. Le bruit de l’air dans mes poumons, du sang dans mes veines était de plus en plus fort. J’étais lancée, à chaque foulée mes muscles se tendaient vers l’avant, au bord des lèvres le sentiment d’être en vie. Je n’avais pas la force d’arrêter, de peur de le faire fuir, qu’il disparaisse lui aussi.

C’est l’histoire des événements qui n’arrivent jamais. Des actes qui n’ont jamais pu compter. De paroles jamais prononcées. Des vides de l’existence. Frustrante. De l’attente imperturbable, obstinée, d’un futur sans promesses.

Je crois que j’aime les fantasmes. Projeter beaucoup, dans le vide de l’imagination foisonnante. Laisser les idées livrées à elles-mêmes. Y penser un jour très fort, se laisser troubler par elles puis les oublier. Oublier même qu’on les a fabriquées. Ne plus avoir d’idées du tout.

Il y a cette fille et ses yeux clairs. Elle a changé. Elle parle différemment. Je ne sais plus si elle me plait encore. La lumière dorée de ses cheveux me plait toujours pourtant. C’est devenue une simple image gravée sur ma rétine, vaguement endommagée. Une scène que je fais revivre parfois, sans grande conviction. Le moment est passé. C’est souvent comme ça, je laisse le moment passer. Je le vois presque, me saluer, me dire qu’il faudrait le saisir car bientôt il sera de l’autre côté et je ne pourrais plus rien y faire. Ma vie est une succession de moments qui passent.

Mais il y cette autre fille. Avec elle ça a toujours été défendu. Pour une raison, puis une autre a pris le relais. Puis quand ça a été permis le moment semblait passé, ou sur le point de passer. Alors on a essayé de le retenir sans rien se dire. On essaye encore. Je ne sais pas si le moment ne reviendra pas. Il y avait cette terrasse, le soleil qui se reflétait sur les murs blancs sales, la chaleur absorbée par les carreaux de terre cuite. On se frôlait à peine, trop consciente du danger. Comme les aimants, l’interstice qu’il reste avant de s’attirer. Il y avait quelque chose d’imperceptible qui traversait l’air, électrique, inexplicable, animal, instinctif. Une évidence éclatante et inatteignable.




mardi 23 novembre 2010

down in mexico




je n'étudie plus les isoquantes
mais Fénelon et Lesage
ça ne suffit pourtant pas à me soulager de vivre
je suis allée voir deathproof
à nouveau
et on m'a dit que la scène de la lapdance était d'une vulgarité sans nom
moi je ne trouve pas
pourtant
j'ai arrêté d'écrire.
ça fait plus d'un an
je trouve que cette lapdance est d'une sensualité extrème
question de point de vue.
tout à l'heure au téléphone j'ai dit que j'avais 21 ans
ce qui est faux
ce sera vrai dans 5 jours
quand je l'ai dit ça m'a semblé étrange
menaçant
je me demande à quel moment les anniversaires perdent toute connotation positive
à partir de 10 ans peut être?
quand tu sors de l'enfance
je travaille à l'Opéra toujours
toujours les mêmes personnes
riches et âgées
rangs d'émeraudes et rivières de diamants
talons aiguilles et cous ridés.
je me lie puis me délie
je fais entrer les gens dans ma vie
puis referme la porte derrière eux
sans bruit.
C'est malpoli.
Je fais semblant de pouvoir être celle qu'on attend
avant de fuir
intentionnellement.

Je suis égarée.

mardi 18 mai 2010

tired of living this way




J'ai rien réussi à faire
depuis ces derniers mois
j'arrive même plus à compter combien ils font
j'hésite dangereusement
Je ne réponds plus au téléphone
à personne

Je m'immerge dans les tréfonds d'Internet, là où l'on ne meure jamais
et c'est fascinant
autant que de voir quelqu'un s'immoler j'imagine
c'est un peu ce que je fais,
sans le feu.


des fois je me surprends à avoir envie de hurler et vomir en même temps
à écouter de vieilles chansons que je n'écoutais même pas quand elle était encore vivante
mais aujourd'hui je m'approprie sa vie

"piece by piece"

C'est certainement mauvais
c'est certainement douloureux
inutile au possible
mais je peux pas m'en empêcher.

J'ai arrêté d'écrire depuis ces derniers mois.
Paresse des doigts ou de l'esprit,
plus occupé à s'ensevelir qu'autre chose.

Je ne ressens plus rien de fort
tout est tiède
les émotions les paroles la résistance
je fais semblant en un sens
je donne à voir
ce que l'on veut
tout en sachant que c'est si faible au fond
inoffensif

comment en dire quoi que ce soit alors?
Je ne fais qu'errer seule
après tout.

vendredi 27 novembre 2009

jeudi 24 septembre 2009

just don't know what to do with myself





Alors voila, je me suis lancée! Et je me suis essayée à Photoshop avec plus ou moins de succès... Jugez-en vous même. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi les images perdent autant de détails, j'ai essayé de les agrandir, j'ai du foirer quelque-part. 

Sinon et bien, j'ai eu les détails de la mort de B. Je rêve d'elle la nuit, qu'il lui reste encore 48h de répit, le temps de lui dire au revoir etc  enfin ce genre de trucs, et quand je me réveille je me dis et non, merde c'était "pour rire"; tout ça est bien arrivé, c'est bien monstrueux oui oui c'est la réalité. 

ET je suis finalement allée à la Technoparade, quelle blague me direz vous. Je suis passée devant ma prépa, Montaigne si ça intéresse quelqu'un, prépa où j'ai rencontré B. ! B. seule personne parmi mes amis à comprendre ce que j'ai pu ressentir durant cette année là... J'ai l'impression qu'on me l'a enlevé, personne ne peut savoir, personne ne comprend plus mes allusions à cette période. ET donc logiquement (ou pas) la vodka aidant faut dire, j'ai fini par faire couler mon mascara appliqué exclusivement pour justement si le moment fatidique du bad arrivait, pouvoir me dire "non tu portes du MASCARA pas waterproof alors pas chialer non pas chialer sinon t'aura l'air d'un panda". 

Finalement ce furent les grandes eaux, vous l'aurez compris.

Bon et les photos là je les ai prises en allant à l'expo Martin Parr c'est cool.  ET Jr est en train de coller des photos sur les quais et pont autour de l'ile de la cité et il y a du soleil aujourd'hui alors je vais peut être aller voir ça, à moins que je n'échoue pathétiquement encore devant the L word, en faisant des parallèles avec B. et la mort de Dana. Pfff...





mardi 8 septembre 2009



Alors c'est ça quand quelqu'un meurt?
On écrit sur facebook?
On se dit, "paix à ton âme" d'un air lugubre
et puis on passe à autre chose,
parceque quand même
c'est déprimant ces choses là.
Ca me fous la gerbe
ces conneries,
ces pauvres connards qui n'en avait rien à foutre,
et ceux qui lui ont foutu la paille dans le nez.
Maintenant il faudrait être triste
ben oui, hein, c'est la mort
et quelle mort!

Une overdose, c'est pas banal
à 20 ans et
de la cocaine plein les dents.
Je ferais bien semblant
de ne rien ressentir
mais depuis hier minuit
j'ai envie de hurler.
Et Nina Debray si tu m'entends
sache que je te péterais les dents
si jamais je te vois tu es morte
pour l'avoir fait replonger en deux jours
et ta fais quoi cette nuit là hein?
t'étais trop défoncée pour comprendre?
tu l'as laissé crever toute seule?
A 20 ans on vit dangereusement
et Marie qui dit
"j'arrête la drogue"; en sanglotant
maintenant
il est trop tard tu comprends?

Je ne peux pas réaliser

qu'elle ne me dira plus jamais
"humm un BURGER"
en se foutant de ma gueule
que personne ne m'appelera plus "chiennasse" affectueusement
entendre "baràpute" est indissociable d'elle
et son appart sex shop je n'y mettrais plus jamais les pieds
le néon rose s'est éteint et moi je me retrouve sans elle.

Ma seule satisfaction
c'est de lui avoir dit
la dernière fois qu'on s'est vues,
avec 4 grammes dans le sang,
à quel point je tenais à elle.

Le sens de la vie
définitivement
semble m'échapper
19 ans et déjà vécu deux morts
violentes et absurdes
tout ça pour
de
la
drogue.






J'ai perdu ma copine subversive de fête et de folie.
Je la vois partout.
Tout ce qu'on devait faire, tout ce qui aurait pu se faire,
la technoparade
la soirée chez elle pour son retour
"défonce gratuite et sexe payant"
ironie, ironie puissance mille
j'allais lui demander si elle allait à la soirée electro au grand palais
le 25 septembre, je sais qu'elle aurait adoré, ya tous ses préférés.
Non, tout ça c'est mort aussi.



J'entends mes voisins à travers la porte,"elle est née le 1er septembre à 3h et demi du matin!"...


"Pendant que certains naissent d'autres meurent"
Je suis lassée de me répéter
Absurdité implacable.